Le radon est un gaz inodore et incolore présent naturellement dans les roches de la croûte terrestre. Il est issu de la désintégration du radium, lui-même issu de la décomposition de l’uranium, ce qui en fait un élément radioactif. Sachez que ce gaz peut être fortement présent dans les habitations et entraîner de sérieux problèmes de santé aux occupants des maisons. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce gaz radioactif.

Le radon, un gaz naturellement radioactif

Le radon est un gaz constituant le dernier maillon de la chaîne de décomposition radioactive de l’uranium 238. Cet élément est présent naturellement dans une grande variété de roches du globe, ce qui fait qu’il est répandu dans les cinq continents.

Lorsque l’uranium 238 se décompose, il forme une particule solide, le radium. Jusque-là, il n’existe aucun risque pour la santé, étant donné qu’aucune particule radioactive n’est encore libérée en dehors de la roche.

Lorsque le radium se décompose à son tour, le radon est alors libéré. Ce dernier se présente sous forme de gaz. Il s’échappe de la roche et remonte naturellement vers la surface pour se concentrer dans l’air.

Mais le processus ne s’arrête pas encore à ce stade. En effet, le radon va encore se désintégrer pour devenir du polonium 218. Cette réaction s’accompagne d’une émission d’un rayonnement ionisant de type Alpha. Pour faire clair, un électron va être violemment expulsé en dehors du noyau du radon. Ce rayonnement Alpha rend toute particule radioactive dangereuse. D’ailleurs, parmi tous les rayonnements susceptibles d’être émis, ceux du type Alpha sont les plus dangereux. Ils altèrent l’équilibre des molécules environnantes, d’où l’apparition de problèmes sur la santé.

Pourquoi est-ce que le radon est dangereux pour la santé ?

Comme nous venons de le citer, les rayonnements Alpha émis par le radon peuvent altérer les molécules présentes dans son entourage, dont celles du corps humain. Plus précisément, ils vont impacter les molécules d’ADN, conduisant à des mutations génétiques.

Le véritable problème, c’est qu’une fois inhalé, le radon va continuer son processus de désintégration. Il va donner du polonium, puis ce dernier va se décomposer en d’autres particules toujours radioactives qui vont libérer à leur tour des rayonnements Alpha. A final, le corps va être longtemps exposé à la radioactivité, causant des problèmes graves pour la santé.

L’inhalation du radon va entraîner son accumulation au niveau des voies respiratoires, plus précisément des poumons. Les cellules de cet organe vont alors subir des attaques de la part des rayonnements Alpha, engendrant au final un cancer des poumons.

Comment le radon s’infiltre-t-il dans les habitations ?

Mais si le radon est considéré comme dangereux, c’est surtout lorsqu’il s’infiltre dans les habitations. En effet, puisqu’il est présent dans une grande variété de roches, le sol renferme une teneur plus ou moins élevée de ce gaz. Ainsi, lorsque nous construisons des maisons, il y a de fortes chances que le radon s’infiltre dans notre habitation, contaminant ainsi tous les occupants.

La concentration en radon dans l’air dans une maison dépend de nombreux critères, dont les caractéristiques du sol, du bâtiment, mais aussi de sa ventilation. Elle varie aussi en fonction des habitudes des occupants concernant l’aération et le chauffage.

La cave, le vide sanitaire, les planchers situés au niveau le plus bas et toutes les parties directement en contact avec le sol sont les zones à travers lesquelles le radon va passer pour contaminer les autres pièces. Les passages de canalisation et les fissures sont également d’autres voies qui facilitent l’infiltration de ce gaz radioactif.

Comment détecter le radon ?

Le test de dépistage le plus fiable pour détecter le radon dans votre maison reste le dosimètre. Ce petit dispositif est à installer dans le sous-sol ou dans le vide sanitaire ou au rez-de-chaussée, ainsi que dans les salles les plus fréquemment occupées dans la journée.

Il existe différents types de dosimètres, mais celui que nous recommandons est celui à long terme, entre 3 et 12 mois. Les tests à court terme comme ceux au charbon actif peuvent donner des résultats imprécis.

Une fois le test terminé avec le dosimètre, il va falloir le ramener chez un laboratoire certifié pour analyser et interpréter les résultats.

Quels chiffres doivent inquiéter lors de la mesure ?

Avant tout, vous devez garder à l’esprit que la quasi-totalité des habitations observent une certaine concentration en radon. Cela s’explique par le fait que le sol lui-même en renferme. Mais c’est cette teneur qui différencie une maison d’une autre.

Voici quelques chiffres qui devraient vous alerter après avoir effectué les mesures au dosimètre dans votre domicile :

  • En dessous de 200 Bq/m3: on peut dire que la teneur est normale et qu’il n’y a pas trop de souci à se faire ;
  • Entre 200 et 600 Bq/m3 : des mesures d’atténuation doivent être mises en place dans un délai de 2 ans ;
  • Pour une concentration dépassant les 600 Bq/m3: les mesures d’atténuation doivent être prises dans les 12 mois.

Fort heureusement, la majorité des sous-sols au Québec et au Canada présentent une concentration en radon avoisinant les 35 Bq/m3. Toutefois, si vous avez tendance à aérer mal les pièces, cette concentration peut augmenter. De même, la teneur en radon peut être supérieure en hiver, lorsque toutes les portes et fenêtres sont closes la plupart du temps.

Comment éliminer le radon dans une habitation ?

Si, après mesure, la concentration en radon dans votre maison dépasse les 200 Bq/m3, vous devez prendre des mesures correctives dont les coûts peuvent varier en fonction des sources d’infiltration du radon.

Voici quelques mesures à prendre :

  • Le colmatage des fissures présentes dans le béton des murs de fondation et de la dalle de plancher ;
  • Le colmatage des interstices présents au niveau des branchements tels que les conduits d’évacuation et l’alimentation en eau ;
  • Le recouvrement du sol du vide sanitaire d’une membrane de polyéthylène en veillant à bien sceller les joints si la pièce ne dispose pas d’une dalle en béton ;
  • Le colmatage des ouvertures au sommet des murs en blocs de béton avec du mortier ou de la mousse à expansion ;
  • Le scellement des puisards ouverts et mal scellés ;
  • L’installation d’une ventilation plus efficace dans le sous-sol et dans le reste de la maison.